Qu’elle soit démoniaque ou bienveillante, effrayante ou rassurante, figure à la marge ou esprit protecteur, ou encore tout ça à la fois, la sorcière fait partie de notre imaginaire collectif. De Karaba la sorcière à Baba-Yaga en passant par Maléfique ou encore les trois sœurs Halliwell dans Charmed, la pop culture a façonné une image de cette figure qui rejoint celle de la femme, et qui a besoin d’être décryptée et déconstruite.
Menée par ses professeures de français et d’EPS, Lydia Marzona et Fabienne Choffin et par la réalisatrice documentariste Garance Scharf, la classe de seconde scientifique du lycée André Malraux de Montereau-Fault-Yonne réalise, dans le cadre de la thématique « Femmes à l’initiative », un projet 100% féminin et féministe sur cette figure qui revient sur le devant de la scène depuis quelques années.
Un projet de film qui mêle réflexion collective, histoire, science, danse et initiation aux techniques de la vidéo, et qui a pour but de « sensibiliser des générations adolescentes à la figure de la sorcière dans sa dimension symbolique, féministe et écologique ».
Alors que le tournage a débuté depuis deux semaines, nous avons assisté à la mise en scène d’une séquence tournée en plein-air, donnant lieu à un échange improvisé entre deux des élèves concernées, sur l’image générale de la sorcière. Les propos filmés sont donc le fruit des séances de réflexion collective menées en classe avant les vacances.
En s’exprimant sur des figures de sorcières célèbres, les élèves amorcent une réflexion sur le féminisme : quelle menace est incarnée par la sorcière, au point d’avoir donné lieu au déchaînement de violence que furent les chasses aux sorcières de la Renaissance ? Qu’est-ce qui dérange encore aujourd’hui chez cette figure ? Pourquoi est-elle universelle et intemporelle ? En quoi se la réapproprier peut permettre de se libérer de l’emprise de la société patriarcale ?